Le Ministre Mamadou Samaké invité d’honneur du CESEC

Le ministre de l’environnement, de l’assainissement et du développement durable, M. Mamadou SAMAKE était l’invité d’honneur, ce jeudi 8 février, de la 5ème session ordinaire de la 6eme mandature du Conseil économique, social, environnemental et culturel avec comme thème : « la souveraineté alimentaire et nutritionnelle au Mali: défis et perspectives pour un développement résilient ».
Accueilli par le président de l’institution, M. Yacouba KATILE, le ministre SAMAKE a prononcé un discours mémorable devant les honorables membres du conseil sous des acclamations nourries avant de se soumettre à leurs questions.
Voici l’intégralité du discours prononcé par le ministre SAMAKE.
MINISTERE DE L’ENVIRONNEMENT, REPUBLIQUE DU MALI
DE L’ASSAINISSEMENT ET DU Un Peuple – Un But – Une foi
DEVELOPPEMENT DURABLE ===========
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SECRETARIAT GENERAL
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DISCOURS DE MONSIEUR LE MINISTRE DE L’ENVIRONNEMENT,
DE L’ASSAINISSEMENT ET DU DEVELOPPEMENT DURABLE
A L’OCCASION DE LA 5ième SESSION ORDINAIRE DE LA 6ième MANDATURE DU CONSEIL ECONOMIQUE, SOCIAL, ENVIRONNEMENTAL ET CULTUREL
THEME : « La souveraineté alimentaire et nutritionnelle au Mali : Défis et perspectives pour un développement résilient »
Février, 2024
– Monsieur le Président du Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel ;
– Mesdames et Messieurs les Présidents des Institutions de la République ;
– Mesdames et Messieurs les Partenaires Techniques et Financiers ;
– Monsieur le Gouverneur du District de Bamako ;
– Mesdames et Messieurs les membres du Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel ;
– Monsieur le Président de l’Assemblée Permanente des Chambres d’Agriculture du Mali ;
– Mesdames et Messieurs les représentants de la société civile et du secteur privé ;
– Honorables invités ;
– Mesdames et Messieurs,
A l’occasion du nouvel an 2024, permettez-moi de vous présenter mes vœux de santé, de prospérité, de longévité à vous et à vos familles respectives dans un Mali apaisé. Que 2024 soit la confirmation de notre souveraineté retrouvée avec la réalisation de projets de développement répondant aux besoins vitaux de nos populations.
C’est avec un réel plaisir et un grand honneur que je prends aujourd’hui la parole à l’occasion de la 5ième session ordinaire de la 6ième mandature du Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel.
A cette occasion, je voudrais tout d’abord rendre grâce à Allah, le tout puissant pour nous avoir montré ce jour, combien mémorable. Il m’échoit ici de remercier le Président du Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel et les honorables membres pour m’avoir donné l’occasion de partager avec vous certains défis et enjeux environnementaux et les orientations de mon département dans l’amélioration des conditions de vie de nos populations et la lutte contre les effets du changement climatique et de la désertification. Ceci témoigne de l’intérêt que vous portez à la protection, la conservation des ressources biologiques et le bien être individuel et collectif des populations.
Je remercie par la même occasion les associations de femmes, de jeunes et les faitières évoluant dans le domaine de l’environnement, du changement climatique et de la conservation de la diversité biologique.
Cette cérémonie est la traduction de la volonté des plus hautes autorités du pays à relever le défi de la souveraineté alimentaire et nutritionnelle, de renforcer la résilience des communautés dans une synergie d’action entre les acteurs des divers secteurs.
– Honorables membres du Conseil,
– Mesdames et Messieurs, chers invités,
Les forêts tropicales couvrent environ 15% de la surface de la terre et contiennent environ 25% du carbone de la biosphère terrestre. Chaque année, environ 13 millions d’hectares de forêts sont convertis en d’autres usages.
Cette destruction représente à elle seule 1/5 des émissions totales de carbone, faisant de la réduction de la couverture végétale la seconde cause du réchauffement climatique.
Aujourd’hui, le Mali dispose de 107 forêts classées pour une superficie de 837 951 ha, de 26 aires protégéespour11 945 617 ha et de 4 sites RAMSAR pour 4 204 640 ha.
Le Gouvernement du Mali est résolument engagé dans la voie de la préservation de l’environnement et de la gestion durable des ressources naturelles, conformément aux orientations des plus hautes autorités.
Cette volonté est traduite par l’adoption et la mise en œuvre de différents cadres de référence, il s’agit entre autres : de la loi d’Orientation Agricole, de la Politique Nationale de Protection de l’Environnement, de la Politique de Développement Agricole, de la Politique Forestière Nationale, de la Politique Nationale des Zones Humides, de la Politique Nationale Changement Climatique ainsi que le respect des engagements internationaux sur l’environnement signés et ratifiés.
Aussi, la forêt tient une place de choix dans l’économie nationale et contribue à hauteur de 13 % du PIB. Elle joue un rôle déterminant dans la vie socio-économique et culturelle des populations et fournit d’importants biens et services notamment les besoins énergétiques, les produits alimentaires et pharmaceutiques, l’écotourisme, la conservation de la biodiversité, l’amélioration du cadre de vie, etc., d’où son rôle crucial dans la sécurité alimentaire, climatique et environnementale.
– Honorables membres du Conseil,
– Mesdames et Messieurs, chers invités
Le thème de cette 5ième session ordinaire « La souveraineté alimentaire et nutritionnelle au Mali : défis et perspectives pour un développement résilient » est assez révélateur. Il évoque la nécessité d’entreprendre des actions pour lutter contre la dégradation du domaine forestier, pourvoyeur des produits forestiers non ligneux.
En effet, la valorisation des produits forestiers non ligneux offre une opportunité aux populations rurales et aux autres parties prenantes d’améliorer leurs revenus dans le cadre d’une gestion durable des ressources forestières et renforçant ainsi leur résilience face aux conséquences des changements climatiques.
Cependant, ces ressources font objet de dégradation continue sous l’effet conjugué de plusieurs facteurs dont les feux de brousse, l’expansion agricole, l’exploitation abusive des forêts pour le bois d’œuvre, le bois énergie, et le bois de services, ainsi que l’exploitation minière et les occupations illicites du domaine forestier national.
En 2008, l’évaluation économique de la dégradation des terres réalisée par le Projet Initiative, Pauvreté et Environnement (IPE) Mali a montré la relation directe entre la pauvreté et l’environnement, reposant sur le fait que les ressources naturelles génèrent des bénéfices économiques et sociaux indispensables aux couches vulnérables.
Par conséquent, leur gestion non durable réduit les bénéfices économiques attendus et aggrave la pauvreté.
En somme, chaque année, le pays subit une perte de bien-être et de revenu avoisinant 20% de son PIB (soit plus de 680 milliards FCFA), résultant des dommages environnementaux et de l’utilisation inefficace des ressources naturelles et des énergies.
C’est dans ce cadre que le Gouvernement du Mali a entrepris un certain nombre d’action, au nombre desquelles :
– l’élaboration d’une stratégie nationale de communication Changement climatique dans le secteur de la forêt ;
– l’élaboration d’une stratégie nationale assortie d’un plan d’actions pour la promotion et la valorisation des PFNL ;
– l’inscription de la foresterie comme un des quatre domaines d’intervention de notre Contribution déterminée au Niveau National (CDN) dans le cadre de l’accord de Paris sur le climat ;
– le lancement du projet « Sécurité climatique et Gestion Durable des Ressources Naturelles dans les régions du centre du Mali, pour la consolidation de la paix » d’un montant d’environ 5,5 milliards de FCFA ;
– l’initiation du Projet de Restauration des Terres Dégradées d’un montant de 90 milliards de FCFA, dont le démarrage des activités est imminent ;
– le lancement imminent du Projet Sécurité Climatique dans la région de Koulikoro, d’un montant d’environ 7 milliard de FCFA ;
– le lancement imminent d’opérations de déguerpissement des occupants illégaux des forêts classées, des réserves de faune et des cours d’eau;
– l’érection de la Direction Nationale des Eaux et Forêts en Direction générale afin de renforcer entre autres ses prérogatives opérationnelles et transversales.
– Honorables membres du Conseil,
– Mesdames et Messieurs, chers invités
Je ne saurais terminer ce discours sans exprimer toute ma gratitude à Son Excellence, le Colonel Assimi GOITA, Président de la Transition, Chef de l’Etat pour son engagement personnel et son appui constant en faveur de la préservation de l’environnement et de l’amélioration du cadre de vie des populations maliennes.
C’est le lieu pour moi également, d’adresser mes vifs remerciements au Président du Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel et aux honorables membres du Conseil, ainsi qu’à tous les acteurs ici présents pour leur constant accompagnement et leur engagement déterminant dans notre combat pour la protection de l’Environnement
et le bien être individuel et collectif de tous les maliens.
Permettez-moi en particulier, de féliciter le Conseil Economique, Social, Environnemental et Culturel, pour sa participation de qualité à la COP28 qui vient de s’achever à Dubaï.
J’exhorte chacune et chacun de vous ici présents à être des ambassadeurs de la gestion durable des ressources forestières et fauniques.
« Qu’Allah Bénisse le Mali »
Je vous remercie de votre aimable attention.